Renart et les escoufles, l’intertextualité de l’univers animal médiéval dans le Chevalier Silence de Jacques Roubaud
Le Chevalier Silence (1997) est l’œuvre de l’oulipien Jacques Roubaud. Ce texte se présente comme une réécriture du Roman de Silence d’Heldris de Cornouailles (XIIIe siècle), mais rapidement, au fil de la lecture, on se rend compte que le récit roubaldien emprunte un grand nombre de passages à d’autres textes médiévaux. Parmi ceux-ci, Roubaud réactualise le Roman de Renart et L’Escoufle de Jean Renart. La manière dont il remet au goût du jour ces deux œuvres passe par un jeu intertextuel et un entrelacement des textes, où les personnages des deux récits se retrouvent dans un même système diégétique. Par ce mécanisme d’écriture, Roubaud veut, d’une part, faire découvrir ou redécouvrir la littérature médiévale à un jeune public et à un lecteur moderne, en l’amusant. D’autre part, il s’adresse également aux médiévistes, car le jeu intertextuel, fruit d’une grande érudition, propose des énigmes au sujet des sources et des références empruntées.
Article language: French